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Supercat
8 février 2008

Modestie et recul, vers le savoir te conduiront

Vendredi = cours les plus passionnants de la semaine. Oui, ma semaine à cela de paradoxal que c'est le dernier jour (c'est à dire quand la fatigue commence à peser) que sont donnés les enseignements les plus intéressants. Les plus "historiques" aussi, au sens où l'on touche là à l'essence même de l'histoire et à ce que c'est qu'être historien. Je ne vous narrerais pas le contenu des ces cinq heures de cours, ça serait bien vain et indigeste. Juste quelques remarques. La première, c'est une citation, très connue (enfin, moi je l'ai découverte) d'un historien, Marc Bloch (très connu lui aussi). Il parle ici du métier d'historien, définissant son objet d'études l'histoires des hommes dans un temps donné, et dit : " Le bon historien, lui, ressemble à l'ogre de la légende. Là où il flaire la chair humaine, il sait que là est son gibier". Bon, hors contexte, ça le fait moins, mais sortez là lors d'un dîner un peu intello, et hop, c'est la classe. Deuxième chose. Une petite observation que j'ai faite depuis deux semaines. C'est qu'à trop vouloir passer pour libéral (au sens libertaire, droits de l'homme etc), on en devient étriqué d'esprit, susceptible et fermé au dialogue. Alors que le but était inverse. Ainsi, plutôt que condamner - après coup et avec le recul dont on bénéficie aujourd'hui - nos aïeux, essayons de comprendre leur façon de penser, des éléments de contexte qui, s'ils ne justifient en rien (et ce n'est pas le but) leurs actes, permettent de les expliquer. Une définition, donnée du rôle de l'historien, c'est de comprendre, et non pas d'être la mémoire. Un exemple, pour éclairer mon propos. Il semble clair pour tous, je crois, que la Conquête qui a été menée du continent Américain a été source de destructions et de nombre de morts. C'est un fait. Faut il pour autant répondre, à chaque évocation des européens à l'époque moderne, qu'ils n'étaient que des conquérants assoiffés de pouvoir et de sang ? Des méchants, en somme. On en réduit alors le débat à un simple discours manichéen, dont nous connaissons que trop bien les dangers. Pour preuve, un "axe du mal" récemment pointé du doigt. (Hé, Bush, mon ami, t'aimes ça manger des patates ?) S'il vous plaît, un chouilla de recul. Ces questions sont bien trop complexes pour y aller au marteau piqueur, qui ne fait en rien avancer la recherche. Et puis, comme le dit si bien Mr Forest, professeur en notre université, quand on ne sait pas, mieux vaut se tenir pour ignorant et écouter, apprendre, au lieu de fanfaronner avec pour seul support quelques bribes de connaissances. Voili voila, moi je fil, je vais au cinéma. Bonne soirée à tous.
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Commentaires
S
S'il y a bien une chose qui ne saurait être figée, c'est l'histoire. Tu as raison de penser que c'est une matière qui évolue. Un même événement + des historiens = un tas d'interprétations. <br /> Pas de lien entre le prof et l'amateur de ping pong/course à pied/"la vie c'est comme une boite de chocolat". Même si le notre sait aussi être philosophe...
N
Long post que tu as fait là!<br /> Je vois que l'histoire te tient vraiment à coeur!!!<br /> j'ai tout de même une question qui me passe par la tête (oui, ça m'arrive...)<br /> Est-ce que l'histoire n'est pas faite pour être réinventée???<br /> Car j'ai le sentiment qu'elle n'ai pas figée et même au contraire en continuel mouvement, de plus l'histoire est celle que l'on veut bien nous révéler, est-elle la réalité ou est-ce qu'elle nous raconte des histoires...<br /> <br /> (ton prof il est de la famille de forrest gump? car ce film est justement une bonne page sur l'histoire des Etats Unis en quelques sortes)<br /> <br /> Bye!
Supercat
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